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dimanche 21 juin 2020

Depuis plus de 850 ans, plus ça change, plus c'est pareil..


 Au début du moyen age se constituent peu à peu des "communes" , appelées "Bourgs". A l'origine, le terme "bourgeois" servira justement à désigner les habitants des bourgs. Celles ci obtiennent souvent des franchises, et s'organisent de façon indépendante. Mais très vite, les divisions se creusent entre habitants... On distingue les "majores, divites" (les gras) et les "minores, pauperes" le commun, les pauvres. Et souvent, ça se creuse tellement que ça finit mal..Comme rapporté ci dessous dans le tome 1 (il en compte cinq) d'un ouvrage qui raconte l'histoire de France non pas à travers les "grands hommes" (ceux qui laissent en règle générale une trace sanglante dans leur sillage) mais à travers les gens du peuple...

Extrait du Livre : "Histoire du peuple français". Tome 1 "Des origines au Moyen Age" (contenant lui même un extrait d'époque)

Sans avoir toujours un caractère aussi grave, on note des insurrections, survenues toujours entre bourgeois et peuple, à Paris en 127O, à Provins, à Rouen, Caen, Orléans vers 1280,  à Béziers  en I288, à Reims en 1292, etc . Les causes sont presque toujours les mêmes: au sein  de la population urbaine une oligarchie bourgeoise s'est constituée, composée en général de riches commerçants qui s'approprient les charges de la ville et d0nt  la gestion financière en particulier est testable. Le juriste Beaumanoir a décrit très clairement la  cause et le processus des troubles :
" Nous voyons plusieurs bonnes villes les pauvres ni les moyens (les moins pauvres) n'ont nulles administrations de la ville, mais les ont toutes les riches hommes pour ce qu'ils sont redoutés du commun pour leur avoir ou pour leur  lignage (à cause de leur fortune ou de leurs relations de famille )
Ainsi advient iI que les uns sont maires ou jurés ou receveurs (trésoriers); et en l'autre année  après les font de leurs frères (ils nomment dans ces charges leurs frères) ou de leurs neveux ou de leurs prochains parents si bien qu'en dix ans, ou en douze,  tous les riches hommes ont toutes les administrations des bonnes villes. Moults de contents (beaucoup de discordes) meuvent  dans les bonnes villes de communes pour Ia taille, (l'impôt)  car  il advient souvent  que les riches hommes, qui sont gouverneurs des besognes mettent moins qu'iIs ne doivent eux et leurs parents, et déportent (exemptent de l'impôt) les autres riches hommes.  Et ainsi court tout le faix (le poids) dessus la communauté  des pauvres hommes. Et pour cela a été maint mal fait, pour ce que les pauvres ne le voulaient souffrir, et ne savaient pas bien la droite voie de pourchasser leur bien (la bonne manière  de réclamer justice), hors que de leur courre sus, (de se révolter, en gros). Si en ont été fois maints occis (on les a trucidé...., traduction perso ) et les villes mauvaisement démenées p a r les faux entrepreneurs"
Ce lumineux passage montre en raccourci toute l'histoire  des insurrections populaires et pas seulement  celles de la période médiévale : accaparement des  fonctions administratives par les dynasties bourgeoises, spécialement de  celles qui ont trait à  la justice et aux finances, injuste répartition de  l'impôt qui fait peser sur les plus pauvres tout le poids des charges de la cité, et pour finir sursaut exaspérés des faibles que la justice, détenue par des bourgeois, refuse d'entendre, qui du reste ignorent de quelle manière se défendre et à qui on ne laisse comme ultime ressource que la violence qui les discréditera.

Fin de l'extrait... On notera en particulier la dernière phrase.. Et encore, à l'époque, les  puissants n'avaient pas BFMTV et autres chaines de désinformation.

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