Le 2 Janvier 2021, France2 nous apprend que le Bitcoin, une monnaie virtuelle, vient de dépasser la valeur de 30.000 dollars, alors qu’il ne valait que 1.000 en Novembre 2020.
Qu’est ce qu’on en a à foutre, me direz-vous ? Une monnaie qui n‘existe que virtuellement, dont la valeur est basée sur la confiance de ceux qui s’en servent, des geeks branchés sur leurs portables et leurs ordis ??
Sauf que, déjà, des institutions s’en servent. Des banques, voire certaines institutions publiques. (voir ici, si vous ignorez complètement de quoi il s’agit, allez lire : https://bitcoin.fr/pourquoi-utiliser-bitcoin-quand-on-possede-un-compte-bancaire/).
Les États-Unis disposent de plus de 9.100 distributeurs de Bitcoin sur leur territoire, contre 876 au Canada et 266 au Royaume-Uni. La France est très en retard !!
Et alors ????
Alors, le prochain Forum de Davos va se pencher sur la question.. et il est question de créer un « euro virtuel », entre autres choses. Avec un beau programme, évidemment, genre : « La pandémie de Coronavirus nous a montré à quel point notre système économique mondial est arrivé à ses limites. Le sommet 2021 du World Economic Forum a pour thème le « Great Reset », un reboot complet du système actuel mondial en concertation avec les grandes entreprises, les chefs d’États, les banques centrales et le FMI afin de construire les bases du monde de demain. ».
Pour une description plus complète, un des nombreux articles ici ;
C’est beau, c’est grand, c’est magnifique.
Sauf que quand on voit qui participe à ce forum, on a des doutes sur le fait que ces gens là soient animés par des sentiments humanistes et ne pensent qu’à sauver la planète ; ils ne pensent en règle générale qu’à sauver leurs profits….
Et donc, sous couvert d’écologie, et en utilisant le sentiment de plus en plus répandu dans les populations qu’effectivement, on ne peut continuer comme ça, ils vont nous dire qu’il faut tout changer, pour que…tout reste pareil. C’est à dire pour que les dirigeants mondiaux (les actionnaires des grandes entreprises) continuent à diriger l’économie, et donc la politique, et ce en leur faveur.
Ce n’est pas la première fois que les puissants utilisent les bons sentiments pour justifier, finalement, l’intérêt des dits puissants.
Soyons cyniques et remontons loin, bien loin… loin du bitcoin.
Quand un clan d’hommes préhistoriques crevait de faim sur son territoire, il envahissait le territoire du voisin. Soit il s’en emparait, et exterminait tous les occupants, (ou se faisait exterminer). Pas question de les intégrer, sinon il n’y avait pas assez de bouffe. Ni de faire des prisonniers : comme ils passaient tout leur temps à chasser, on ne pouvait pas distraire un membre pour garder des prisonniers. A leur décharge, l’époque était rude.
Et puis, on découvre l’agriculture et l’outil. De bonnes âmes disent alors que quand même, tuer d’autres être humains, c’est pas beau. D’autant plus qu’avec les progrès, on peut, avantageusement, les faire travailler. Et donc, grand pas en avant : on invente l’esclavage..
La Rome impériale va ainsi se peupler d’esclaves. Il y en a même trop. Certains se révoltent, ça fait désordre. Et puis, les besoins de la population romaine augmentent sans cesse. La production de ces fainéants ne suit pas.
De bonnes âmes (et elles sont souvent sincères) disent que quand même, l’esclavage, c’est pas beau. On en affranchit même quelques uns. Et on s’aperçoit qu’un affranchi produit six fois plus qu’un esclave. Et donc, on va en affranchir beaucoup plus (1) . Ce n’est pas beau, la vie ?
Bon, cela ne suffira pas à sauver l’empire. Arrive la féodalité, y a plus d’esclaves (enfin, dans les pays européens). Certes les serfs ne sont pas très libres, mais c’est mieux que l’esclavage. Ca va durer quelques tempes, c’est le féodalisme. Mais là aussi, la population grandit, ses besoins avec. De bonnes âmes s’émeuvent du peu de liberté de ces pauvres paysans. Exploités par des seigneurs devenus des parasites. Il faut les libérer, ces pauvres gens. Comme ça, au lieu d’être attachés à la terre, on pourra les faire travailler dans les premières manufactures. Parce qu’il faut produire plus. Et hop, c’est 1789. Tout le monde est content.
Bon, il y a bien quelques dégâts, mais que voulez vous, l’époque était vraiment rude.
En plus des serfs, qui vont pouvoir devenir artisans, mais surtout salariés, on abolit l‘esclavage. encore en vigueur dans les colonies. En 1793. Hou là, faut pas déconner quand même, même s’ils produisent peu, c’est quand même plus économique ! Hop, on rétablit en 1802, avec Napoléon. Les bonnes âmes, ta gueule, on verra plus tard !
Aux Etats Unis, quelques années plus tard, même problème : de bonnes âmes, dans les Etats du Nord, s’indigent du sort fait aux noirs qui cultivent les champs de coton dans les Etats du Sud. . Et qui ne vont pas vite, mettez vous à leur place. Mais ils sont heureux, lisez « Autant en emporte le vent ». Pas du tout, ils sont maltraités, lisez « La case de l’Oncle Tom ».
Bon, le Nord entreprend de libérer les esclaves du Sud. Parce que dans le Nord, faut produire, et qu’on manque cruellement d’ouvriers salariés. Et même dans le Sud, le coton cultivé par des « affranchis » serait bien plus abondant, vous n’avez pas lu les statistiques de l’Empire Romain ??? Même si au passage, les Nordistes ne sont pas très chauds pour aller se faire tuer pour la liberté des esclaves du Sud. Lincoln, une bonne âme, sera obligé de créer la conscription, because le manque de volontaires. Et, comme les appelés sont vraiment mécontents et refusent d’y aller, Lincoln enverra plusieurs régiments pour « reprendre » New York qui se révolte pendant les « Draft riots » . Et faire tirer au canon sur les émeutiers. (Voir le film de Scorcèse, « Gang Of New York »). A sa décharge, l’époque était vraiment très très rude ..
Mais à la fin, l’esclavage est aboli. Les bonnes âmes sont contentes. Les Noirs peuvent se déplacer dans le Nord, dans les usines.
Comment ? Voter ? Des droits civiques ?? Prendre la même diligence que les Blancs ?? Jamais contents !!! Attendez Martin Luther King et taisez-vous !!
Bon, j’arrête là, je suis sans doute trop pessimiste. Mais je pense, pour en revenir au « Big Reset », que nous avons intérêt à être très méfiants. C’est vrai que le mouvement écolo (je ne parle pas des partis censés représenter ce mouvement) prend de l’ampleur. Que de plus en plus de gens (pas encore assez) se rendent compte que le système actuel mène la planète a sa destruction. Or, de tous temps, les gouvernants (les vrais) ont su tirer parti des « aspirations légitimes » et des bons sentiments pour les détourner à leur profit.. leur profit maximum…..
Donc…
(1) Si vous vous intéressez aux affranchis de la Rome impériale, vous avez une thèse complète ici : https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01546642/document
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